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“La feuille de route de Boulogne, elle doit sentir la mer”

La Région Hauts-de-France a mis en place il y a quelques années des “feuilles de routes numériques”, source d’inspiration pour d’autres régions, mais également pour l'Etat dans l’écriture de sa stratégie en faveur de l’inclusion numérique. Qu’est-ce qu’une feuille de route numérique, pourquoi cette démarche et quels objectifs ? Nous avons voulu en savoir plus en interrogeant Alexandre Desrousseaux, directeur de la Mission transition numérique à la Région Hauts-de-France. 

Le concept de smart city revient à  plaquer des technologies sur un territoire. L’idée ici part d’une vision opposée : “Le numérique n'est pas une finalité en soi, il n’a de sens que s’il est  "au service de ", et plus particulièrement pour la Région, au service des enjeux territoriaux. Ce qui nous intéresse, ce sont les usages numériques des collectivités, avec des enjeux de mobilité, de gestion de déchets, de services publics, d'inclusion, de tourisme, d'attractivité, de développement économique…”, résume Alexandre Desrousseaux. 

Développer des usages en partant des projets de territoire

Les feuilles de route sont là pour inciter les intercommunalités à se doter d'une stratégie numérique visant le développement des usages à partir de leur projet de territoire. “L'idéal serait que le numérique soit intégré dans tous les silos thématiques du projet de territoire, mais nous n'en sommes pas là !”. Aujourd'hui en région Hauts-de-France, 67 intercommunalités sur 90 ont une feuille de route. Cela montre que les élus ont compris l'enjeu mais la concrétisation reste encore à renforcer.

Les 3 sujets socles - inclusion numérique, e-administration,digitalisation des entreprises - sont en général traités, l’objectif est aujourd’hui d’aller plus loin. Par exemple à Boulogne-sur-Mer, les sujets sont le développement du port et l’attractivité touristique. “Voilà pourquoi la feuille de route de Boulogne doit sentir la mer. Si l’on y retrouve les mêmes caractéristiques qu'à Cambrai, Senlis ou Château-Thierry, c'est trop standardisé et ce n'est pas réellement au service de l’attractivité du territoire et de ses habitants qui n'ont pas les mêmes besoins, les mêmes cultures ni les mêmes pratiques.

Pour inciter les collectivités à mettre le numérique au service de leur territoire, la Région a fléché plus de 20 millions d'euros de fonds européens sur le sujet.

Le numérique dont nous avons besoin, c'est donc celui qui va faciliter, renforcer et accélérer les projets de territoires au service de son développement.

Portrait de Sophie Comte